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Bloc 2 | Stratégies et outils d'adaptation Conclusion

La vulnérabilité est donc une donnée complexe, résultant d’éléments naturels ainsi que des éléments humains. Face aux évolutions inéluctables que subit la zone côtière et qui sont précipitées par les changements climatiques, l’amélioration de la résilience des communautés côtières doit être le but de toutes les politiques d’adaptation.

Il existe nombre de déterminants de la vulnérabilité, qui incluent des données climatiques (prévisions d’augmentation du niveau de la mer, évolution des précipitations et évènements extrêmes), morphologiques (élévation du terrain, potentiel d’érosion du substrat côtier, présence de fleuves et bassins versants abrupts), démographiques et socio-économiques (densité de population, PIB, niveau d’infrastructure, utilisation du territoire, connaissances scientifiques, capital humain) ainsi que politiques (efficacité des institutions, participation citoyenne).

Des historiques particuliers peuvent cependant mener à des résultats contre-intuitifs. Ainsi, le Bangladesh, vulnérable sous presque tous les aspects cités, a réussi à mitiger de manière efficace le risque humain des inondations côtières. Cela contraste avec la grande vulnérabilité exhibée par les États-Unis dans le cas de Katrina. Bien que les États-Unis auraient été en mesure d’appliquer des mesures de protection aussi élaborées que les Pays-Bas et avaient prévu le faire en vertu du Flood Control Act de 1965, des aléas politiques et administratifs ont fait que ni le niveau de protection des ouvrages ni les plans d’évacuation et de réponse d’urgence n’étaient adéquats.

La connaissance scientifique est un élément nécessaire, mais non suffisant pour engager l’action. En 2001, la FEMA avait classé un ouragan à La Nouvelle-Orléans parmi les trois plus grands dangers aux États-Unis, avec une attaque terroriste à New-York et un tremblement de Terre à San Fransicso. En 2004, la simulation d’un ouragan de catégorie 5, Pam, prévoyait en grands détails les défaillances du système de protection de La Nouvelle-Orléans. Malgré ces connaissances bien établies et un long contexte historique d’ouragan, l’action n’a pas suivi.

Au-delà des critères objectifs mesurables, le renforcement de la résilience doit donc interpeller l’appréciation du risque, la sensibilisation des populations et la gouvernance. Malheureusement, la mobilisation de ces éléments intervient souvent à la suite d’un évènement climatique grave, de sorte que l’on a tendance à se protéger après l’évènement et non avant. L’implication proactive des citoyens et des acteurs sociaux est donc essentielle pour mettre en œuvre un processus de renforcement de la résilience. L’approche uniquement « top-down » a démontré ses limites.

Il en est de même des symptômes plus continuels des changements climatiques comme l’accélération de l’érosion côtière et de l’évolution des paramètres climatiques. Bien que facilement observables, ces évolutions ne présentent pas de solutions d’adaptation simples. La construction de murs de protection, comme pratiquée dans de nombreux endroits, est entachée d’effets néfastes sur le littoral et de son inefficacité à long terme. L’élaboration de stratégies d’adaptation alliant le protection, l’accommodement et le retrait, doit s’opérer en co-construction avec les communautés côtières et mettre à profit les connaissances scientifiques, les savoirs traditionnels, les observations locales et l’échange d’expérience entre communautés.

Points essentiels à retenir

  1. La vulnérabilité résulte de l'exposition, de la sensibilité et de la capacité d'adaptation.
  2. L'adaptation permet de réduire l'impact des changements climatique et la vulnérabilité d'un milieu ou d'une communauté.
  3. La résilience est une propriété d'un système socio-écologique qui lui permet de mieux réagir à des perturbations externes.
  4. L'adaptation peut être planifiée ou réactive, "top-down" ou "bottom-up", et peut être portée par des acteurs publics, privés, ou de la société civile.
  5. Face à l'augmentation du niveau de la mer et aux risques côtiers, on identifie quatre stratégies d'adaptation : la protection, l'accommodement, le retrait, et la précaution.
  6. Les mesures d'adaptation peuvent toucher des domaines très divers comme l'ingénierie, l'architecture, la gouvernance, les mesures d'urgence, la planification du territoire, etc.
  7. Selon la nature du territoire et du risque lié aux changements climatiques, différentes combinaisons des stratégies et mesures d'adaptation seront choisies.
  8. Les mesures de protection sont très coûteuses, tandis que le retrait est souvent socialement peu accepté.
  9. Différents instruments de financement existent à l'échelle internationale pour soutenir l'adaptation dans des pays à plus faible revenu, mais peuvent difficilement combler tous les besoins.
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